Vous êtes-vous déjà imaginé à quoi ressemblerait votre vie si vous laissiez libre cours à toutes vos pulsions ? Si la seule chose qui vous permet de garder votre équilibre disparaissait du jour au lendemain ? C’est ce que vit en quelque sorte le personnage du roman de Gabrielle Lisa Collard. Voyez-vous, le personnage de La mort de Roi, Max, a de la difficulté à maîtriser sa colère et sa curiosité. Disons que ça peut très vite, mal tourner…
Pas toujours une promenade tranquille
Depuis qu’elle est toute petite, Max sait qu’elle n’est pas comme les autres. Plus jeune, elle aimait se promener le soir lorsqu’il faisait sombre pour épier les individus sans que personne ne s’en rende compte. Et puis, petit à petit, elle commence à transformer cette légère curiosité en s’introduisant chez les gens… Elle veut connaître les secrets des personnes qui y habitent. Max réussit néanmoins à contrôler le monstre qui vit en elle grâce au Roi, son berger allemand. Ce chien étant toute sa vie, il la ramène à la réalité. Malheureusement, le Roi ne pouvait pas vivre pour toujours et une partie de Max s’est éteinte en même temps que lui.
J’étais rien d’autre qu’un brouillon triste sur le point de virer au drame, et le Roi m’a donné une raison de vivre. Il a été le seul être à m’aimer, pendant une éternité, et sa longue face rousse de loup précieux mangeur de kleenex a endormi le monstre un bon bout de temps.
Il y avait un peu d’amour, avant, dans mon désir d’ouvrir les autres pour regarder l’intérieur.
Maintenant, je veux juste les détruire.
Comme un maître
Il y a un côté intimiste dans ce roman. Même si le personnage ne partage pas ses pensées à ses proches, le lecteur, en revanche, y a droit. Les moindres détails des pensées troublantes de Max nous sont livrés, parfois avec humour, parfois avec émotion. Et c’est ce que j’ai beaucoup apprécié : derrière un personnage qui peut paraître stoïque se cache de l’humour et de l’émotion.
Il faut lire La mort de Roi pour son personnage énigmatique, pour le mystère et pour faire taire le monstre en soi.