C’est avec douceur que je me suis plongée dans la lecture de ce tout premier roman de Mélina Proulx, Un peu tout croche, publié chez Québec Amérique. Quelle belle découverte que ce fut. J’y ai découvert une plume douce, sensible, métaphorique, ironique parfois, mais surtout unique. 

Un peu, beaucoup, à la folie
Dès les premières pages, on se plonge dans la désillusion amoureuse de la jeune narratrice. Sortant d’une relation toxique avec un gars qui souhaite toujours revenir après deux-trois bières, elle rêve de trouver l’amour, le vrai, celui qui lui fera croire à nouveau aux comptes de Disney. 

« J’étais peut-être trop jeune pour qu’on me prenne au sérieux quand je parle d’amour, mais j’avais vu ce que la route pouvait me réserver et c’était pas toujours beau.»

C’est dans les yeux du «poète» qu’elle reprendra espoir de trouver «le bon». Une relation douce, touchante, qui fait rêver. Ils passeront un été enlacé à boire du vin de dépanneur, à sortir dans les musées, à s’exiler loin du quotidien, à s’aimer.

«C’était magique, mais un peu trop. On aurait dit que j’avais tout le temps peur que ça s’arrête, que je me réveille et me rende compte qu’en fait c’était un rêve, que j’apprenne qu’il n’était pas aussi bien que moi dans ce nous qu’on créait petit à petit.»

Un été à faire rêver. Mais arrive l’automne, et souvent les feuilles tombent, comme tombe l’espoir. Mais ça, je ne vous en dit pas plus!

Un peu, beaucoup,  pas mal bon
Tout d’abord, je voudrais prendre quelques lignes pour parler de la superbe couverture de EMZ. Il y a de ces couvertures où l’on se dit « Wow, j’accrocherais tellement ça dans mon salon»! C’est complètement le cas pour celle-ci. En couleur et en délicatesse, elle est la prémisse de ce qui nous attend lors de notre lecture. Une bride de l’intimité de la narratrice et de son poète.

Une novella de 80 pages tout en douceur qui nous imprègne d’image, de sentiment et de moment qui ne sont pas les nôtres. Une incursion dans cette relation qui, malgré les mauvais moments, nous fait incroyablement de bien. Une lecture réconfortante et qui nous fait rêver à l’été dans cet hiver qui ne finit plus par finir. 

Il faut lire Un peu tout croche de Mélina Proulx pour les doux moments, l’écriture poétique de l’auteurice et sa vision sur l’amour et sa génération.