J’ai toujours été de celles qui croient que la littérature est incroyablement rassembleuse. Je crois profondément que des textes peuvent rassembler des gens dans leurs ressemblances, mais également dans leurs différences. Un véritable terrain d’ententes et de discussions pour communiquer nos expériences personnelles. Le collectif Allers simple / Sin retorno publié aux éditions Urubu Bilingue est la preuve d’une littérature rassembleuse pas ses expériences humaines incroyables, mais également par le soucis d’être lu en compris par différentes langues.

Partir pour ne pas revenir 
Au travers de ces neuf nouvelles, nous découvrons des histoires les plus différentes les unes des autres. Troisième recueil bilingue de cette maison d’édition, ce recueil donne presque exclusivement la parole aux écrivain·es d’origine latino-américaine. Certain·es ont écrit leur texte en espagnol, d’autres en français, avec toujours une traduction en vis-à-vis dans l’une ou l’autre langue.

« Des milliers de familles avaient réalisé ce plan avant eux. Ils en connaissaient les difficultés et étaient prêts à les affronter.
Ils s’étaient bâti un château d’espoir et avaient confiance que la douleur ne serai que brume de la mémoire dans un avenir pas si lointain. »

Neuf voix bien uniques
Naviguant entre plusieurs styles, les auteurs derrière ce recueil nous font vivre plusieurs émotions. Du rire, à l’amour en passant par la joie des retrouvailles à la peine de perdre un être cher. Aucune émotion n’est mise de côté. J’ai été excessivement touché de lire ces récits, de lire ces histoires les plus différentes les unes des autres et ce avec toujours une très grande empathie. Une empathie pour ces hommes, ces femmes, ces enfants qui traversent mers et frontières à la recherche d’une vie meilleure. Qui fuit la guerre et la misère pour ne parfois trouver que très grande solitude. J’ai particulièrement été touché par cette nouvelle, cité plus haut, Le repli de Caroline Dawson.

Il faut lire Allers simples Sin retorno pour son humanité, sa transparence et son espoir.