J’ai une grande passion pour les recueils de nouvelles. J’adore découvrir les multiples univers que peuvent nous offrir les autrices et auteurs qui se prêtent à l’exercice. Pour moi, un recueil de nouvelles, c’est un peu comme un buffet littéraire : on y goûte à une variété de genres et de tons vers lesquels on ne serait peut-être pas allé spontanément.
Maintenant que j’ai terminé mon plaidoyer pour les nouvelles, laissez-moi vous parler brièvement de Les faits divers n’existent pas de Martine Latulippe, un recueil que j’avais A-DO-RÉ à sa sortie, il y a déjà quelques années. Ce livre m’avait permis de découvrir une autre facette de l’autrice, bien différente de celle qu’on connaît à travers ses œuvres jeunesse. J’étais donc impatiente de plonger dans son plus récent recueil — qui n’est plus tout à fait récent, mais dont je n’avais pas encore pris le temps de parler — : Ma maison et ce qu’il y a dedans.
Une maison bien remplie
L’autrice nous arrive cette fois-ci avec 18 nouvelles troublantes, surprenantes… époustouflantes. Vignettes du quotidien, ces nouvelles plongent dans l’intimité de gens comme vous et moi, et révèlent des pans insoupçonnés de leurs vies. Des histoires accessibles et humaines, mais surtout des chutes efficaces et touchantes.
« Novembre 2011. Je viens de finir une journée de rencontres scolaires, je suis à l’hôtel, dans ma chambre, tranquille, je perds du temps sur Internet, je farfouille sur Facebook.
Soudain, une publication me saute aux yeux. La fille de mon cousin écrit à son parrain, lui dit qu’il est parti trop tôt et qu’il va lui manquer… Son parrain, c’est toi. Je ne comprends pas.
Je relis la publication, ahurie. Tu as quarante-deux ans. On ne meurt pas à quarante-deux ans. »
Une maison qui cache des histoires
Dans plusieurs entrevues et balados, les autrices et auteurs affirment presque tous que le récit prend inévitablement racine dans un lieu personnel. C’est pourquoi j’ai particulièrement été touchée par la nouvelle Le réconfort de ton camion, dédiée à la mémoire de Robert Latulippe, le cousin de l’autrice.
Si ce texte m’a tant émue, c’est qu’au-delà de mon propre lien familial avec lui, j’y ai senti s’ouvrir une porte sur l’intériorité de l’autrice — une écriture d’une délicatesse rare, traversée par la bienveillance, l’humanité et une touchante vulnérabilité.
Il faut lire Ma maison et ce qu’il y a dedans pour redécouvrir la plume humaine et adulte de Martine Latulippe. Un recueil à lire pour ces histoires, si proches de nous, qu’elles pourraient être les nôtres.